Il est déjà utilisé par certains spécialistes qui préconisent les nouvelles technologies virtuelles pour soigner les troubles psychologiques de leurs patients. L’environnement virtuel permet, entre autres, de guérir les phobies extrêmes. On peut, grâce à un système informatisé et un casque spécial, vous transposer dans une réalité virtuelle où vous devez traverser un pont, prendre l’avion, affronter un essaim d’abeilles et bien d’autres encore. Il se pourrait bien que cette méthode soit utilisée de façon régulière dans les prochaines années. C’est le cas notamment pour le Québec qui soignera les pathologies reliées aux joueurs compulsifs.

Ce sera une première au Canada. L’initiative vient de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) qui possède un laboratoire de cyberpsychologie. L’établissement est d’ailleurs reconnu à travers le monde pour cette spécialisation. Ce laboratoire traite déjà les phobies et les troubles d’anxiété avec la réalité virtuelle.

Dans le traitement pour joueurs compulsifs, les spécialistes qui utilisent cette technologie affirment que l’environnement d’un vrai casino sera reproduit parfaitement avec tous les petits détails qui en font un endroit de rêve pour les joueurs. Cela va du décor égayé par les lumières de couleurs aux sons qu’ils reconnaissent comme les cris des gagnants et le bruit de la monnaie sortant des machines à sous. Tout sera généré à partir de puissants ordinateurs qui projetteront les images réalistes sur le plancher, le plafond et les murs. Outre les casinos, le système pourra reproduire d’autres endroits fréquentés par les joueurs comme les bars disposant de machines de vidéopoker.

On peut se demander comment cette technologie réussira à guérir les joueurs compulsifs. Il s’agit simplement de mieux cerner les réflexions et les émotions ressenties par les joueurs lorsqu’ils sont plongés dans un environnement où ils perdent le contrôle. On pourra ainsi développer de meilleurs traitements et éviter les rechutes.

Loto-Québec a décidé de verser 600 000 $ en 4 ans au laboratoire pour développer son projet. La régie des jeux québécoise pourra avoir la conscience un peu plus tranquille. Personnellement, elle peut bien diffuser toutes les publicités qu’elle voudra sur les risques des jeux de hasard, je ne crois pas à ses intentions (ou remords?). La loterie génère des millions de dollars par année et une grande partie de cet argent va directement dans les coffres du Gouvernement. Pourquoi se priver d’une telle vache à lait!

Il est seulement dommage que l’on n’offre pas plus de ressources pour les gens qui ont des problèmes de dépendance. Mais ce n’est ici qu’un autre débat de société. Grâce à la technologie, on peut au moins espérer améliorer leur sort. Qu’en sera-t-il lorsque la réalité virtuelle deviendra elle aussi une dépendance? Je préfère ne pas y penser!