La nouvelle a fait le tour du Web lundi et a eu l’effet d’une bombe. Instagram, une application mobile mise en ligne à l’automne 2010, a été rachetée par Facebook pour la somme d’un milliard de dollars. Qu’est-ce qui a poussé le réseau aux 800 millions d’utilisateurs à s’emparer d’une jeune application qui a toutefois une croissance extraordinaire depuis les derniers mois? Un nombre considérable de blogues et de sites spécialisés en ont parlé. Voici ma petite analyse, une de plus parmi celles qui ont été diffusées.

Instagram est une application photo qui a vu le jour en 2010 et qui a été conçue exclusivement pour les appareils mobiles. D’abord offerte seulement sur iPhone, elle est proposée sur Android que depuis deux semaines. Instagram permet de prendre des photos, de leur appliquer des filtres (il y en a une vingtaine, pour la plupart avec un style rétro), puis de les partager sur Facebook, Twitter, Foursquare et la plate-forme de blogues Tumblr. Instagram a été nommée l’application de l’année 2011 sur l’App Store en décembre dernier.

Plus qu’une application photo, Instagram est devenue un véritable réseau social en pleine croissance. Facebook a flairé l’affaire et l’a rachetée pour la somme d’un milliard de dollars. Il s’agit de la plus grande acquisition à ce jour pour Facebook, mais aussi le plus important rachat d’une entreprise qui n’a même pas deux ans. C’était une belle opportunité pour Instagram qui a vu le jour en 2010 avec une contribution d’investisseurs s’élevant à « seulement » 7,5 millions de dollars. Au moment du rachat, Instagram employait une douzaine de salariés.

Cette acquisition par Facebook n’a pas fait le bonheur de tous. Au point où certains utilisateurs ont même décidé de fermer leur compte Instagram. La raison? On connaît les politiques de Facebook qui stipulent que tout ce qui est publié sur son réseau lui appartient. Ainsi, de nombreuses personnes ne tiennent pas à voir leurs petites photos créatives conçues sur Instagram être utilisées, un jour, dans une publicité ou tout autre service ou site Web appartenant à Facebook. Mais honnêtement, est-ce que tout nous appartient encore sur Internet aujourd’hui, à commencer par nos informations personnelles?

On m’a questionné à propos de ce rachat cette semaine, notamment sur les ondes de Kyk Radio X Saguenay. Qu’est-ce qui a motivé Facebook à s’emparer d’une petite entreprise qui n’a aucun modèle d’affaires et ne gagne aucun bénéfice par l’absence, notamment, de publicité?

Les intentions de Facebook par cette acquisition sont, selon moi, portées surtout vers le développement et l’augmentation de sa présence sur le domaine du mobile. Instagram est une belle petite application simple à utiliser et très fonctionnelle. On ne peut pas en dire autant de l’application mobile de Facebook qui a certaines lacunes, notamment en ce qui concerne la gestion et le partage de photos. Puisque ce réseau, essentiellement conçu pour le Web sur ordinateur, est utilisé en bonne partie pour le partage des images, il se doit à court ou moyen terme de se positionner de meilleure façon sur le marché du mobile. Ce dernier est en pleine expansion et la photographie en est une utilisation très exploitée.

Il ne faut pas oublier également que Facebook est sur le point de faire son entrée en Bourse. Il s’agit là d’une façon d’augmenter sa valeur marchande. D’ailleurs, plusieurs professionnels affirment que ce rachat du réseau démontre une certaine vulnérabilité de Facebook au moment le plus important depuis sa création en 2006.

Quelques chiffres…

Sortie à automne 2010 (18 mois), l’application Instagram compte environ 30 millions d’utilisateurs. Selon certains spécialistes, le petit réseau social pourrait connaître une croissance fulgurante avec 100 millions d’utilisateurs dans seulement quelques mois (il aura fallu quatre ans à Facebook pour atteindre ce chiffre).

5 millions de photos sont envoyées chaque jour sur Instagram. À titre de comparaison, selon le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg, il se partagerait sur son réseau plus de 2 000 photos à la seconde, soit plus de 2 716 000 photos chaque 20 minutes.